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La psychothérapie en APO propose un travail au plus près des sensations et utilise les images comme un puissant levier de transformation. L’espace est ouvert pour accéder aux langages de l’inconscient et leur permettre d’émerger : l’associations libre, l’intériorisation des sentiments, l’expression des émotions, l’analyse des manifestations corporelles, symboliques et verbales rencontrées.
L’Analyse Psycho-Organique ne donne pas seulement de l’importance au sens de l’expérience et à la sensation de l’expérience mais au verbe qui les lie. « Parler de ce qui bouge en moi peut être très important, mais laisser parler ce qui bouge en moi, c’est laisser le verbe exprimer ses langages ». A partir d’une multitude de situations inconscientes, où sens et sensation dialoguent, une évaluation intra-subjective de la réalité va donner lieu à un «choix d’expérience », « comme si quelque chose en nous imposait notre action ».
Le Cercle Psycho-Organique et le Primary Impulse Training font partie des modèles dynamiques phénoménologiques de base créés par Paul Boyesen en 1975 : Au plus profond de soi, un élan vital « l’Impulse Primaire » pousse l’être humain à se mettre en mouvement, à désirer et à incarner ses projets. La souffrance psychique prend son origine aux endroits où le désir n’est pas réalisé, autrement dit là où l’Impulse est détourné. Le travail clinique en Analyse Psycho-Organique amène le patient à accéder à ces endroits là, afin de « digérer » physiologiquement, émotionnellement et cognitivement le « non réalisé » et se réapproprier son mouvement vital.
Ce « Non Réalisé » constitue un moteur principal d’évolution ou d’inhibition lorsque l’impulse primaire a été détourné de son objet. Dans la lignée de W Reich et de la Psychologie Biodynamique, le corps musculaire autant que nos organes internes, garde la mémoire des expériences de vie, des émotions, des images intérieures.
En tant qu’approche analytique et soutien de l’expression du corps, L’analyste Psycho-Organique pose un regard autant qu’il porte une écoute au dit, au non dit et au non exprimé de l’histoire de la personne
À Londres, dans les années 1965-75 Paul Boyesen porte à l’écran des films d’art et essai (avec G Chaplin et A Hopkins) tout en participant à l’effervescence créative et culturelle : le mouvement antipsychiatrique (Ronald Laing, David Cooper) le courant reichien, le travail relationnel en groupe, le travail d’expression scénique avec The Living Theater.
Devenu thérapeute, dans la lignée des travaux du psychanalyste norvégien Ola Raknes, il s’aperçoit progressivement que le vécu exprimé par ses patients prend la forme d’images et constitue de véritables films intérieurs : les films vivants de leurs profondeurs inconscientes. Son cheminement psychanalytique personnel — il mène d’abord une analyse jungienne, et plus tard lacanienne — le conduit à chercher les liens entre le travail psychocorporel et la psychanalyse.